Le sang et la marelle
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Les Mondes Engloutis

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Message  Phéandrill Dim 27 Mai - 13:37

"Jadis les neufs races de Chron vivaient en harmonie sous la divine clarté du royaume des cieux, et cela était bon. Mais un jour, nul ne sait aujourd’hui encore pourquoi, la colère des dieux s’abatit sur le monde. Une tempête se leva, les continents tremblèrent, les montagnes explosèrent, libérant les entrailles brûlantes de la terre et rayant toute vie de sa surface. En refroidissant le sombre brasier de l’apocalypse forma une croûte épaisse de cendres et de gaz toxiques. Et les rares survivants se virent condamnés à se réfugier sous terre, pour l’éternité. Ainsi naquirent les royaumes ténébreux des Mondes Engloutis, purgatoire caverneux des survivants de Chron [...]".
Chroniques d'Avant, Sébastopole le Visionnaire,
Grand Archiviste de Corinthe.



Dernière édition par Phéandrill le Jeu 14 Juin - 10:19, édité 1 fois
Phéandrill
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Message  Oberon Dim 27 Mai - 14:37

Loin, très loin de Miami, de l'ombre Terre, de Haärn Pavlov, Lycia et Sophocle, une armée était en marche. En fait, elle avançait à un train d'enfer depuis de nombreux jours maintenant. On tirait les laisses des chiens, on lançait des coups cruels dans les flancs des chevaux. Aucun n'avait convenablement dormi depuis que la chasse avait prise, mais personne n'osait se plaindre: il aurait été inconsidéré de détourner de son but le diable enragé qui les dirigeait et les guidait.

Les grands arbres avaient été calcinés, les esprits de la forêt avaient été chassés, le peuple du bois avaient été persécutés. Il n'y avait pas place pour le pardon dans le coeur de Julian. Le responsable pouvait bien se cacher, à travers Ombre ou même derrière ses maîtres, aussi maudits qu'ils pouvaient être: Julian les retrouverait tous, Bleys, Osric, Vilka. Pour l'instant c'était ce dernier qui était la cible principale de la fureur incarné, mais les autres ne perdaient rien pour attendre!

Les Ombres que sa troupe parcourait étaient maintenant plus dangereuses que jamais. Vilka n'avait pas vraiment cherché à camoufler sa piste. Il comptait essentiellement sur sa propre puissance impie pour se protéger. Julian n'était pas du genre à de si grossières erreurs.

Mais il en était d'autres qu'il ne pouvait pas non plus se permettre... comme douter de ses officiers. Et pour Julian, ce jugement était valable même lorsque l'officier en question est votre fils. Il avait accepter la présence de Phéandrill parce qu'il pensait que la colère de ce dernier était à la hauteur de son chagrin pour tout ce que les manigances de Bleys lui avaient pris en Arden. L'explication était suffisante pour expliquer pourquoi il avait délaissé ainsi qu'il l'avait fait ces compagnons restés sur Ombre Terre. Maintenant la colère de son fils avait été remplacé par de l'appréhension et du doute, toujours le doute... Le prince d'Ambre comprenait qu'en réalité Phéandrill était là pour fuir ses responsabilités.

Julian avait finit par prendre les devants en convoquant sa progéniture:


-Je vois bien que tu n'es pas dans ton assiette, Phéandrill. J'ai confiance en tes capacités, mais il ne me viendrait jamais à l'esprit de faire combattre un soldat ayant l'esprit occupé à des choses n'ayant pas de rapport avec ce qui l'attend. Le fait est, fils, que tu n'es même pas vraiment un soldat, chose que je ne te reproche pas, soit dit en passant. Tu ressembles simplement moins à moi qu'à ta mère, que la licorne la prenne en pitié.
Bref, je te chasse de ma meute. J'ai assez en moi pour nos deux vengeances, tandis qu'il te faut pour ta part retrouver confiance en toi.

Sur ces paroles, le chasseur impitoyable remonta sur Morgenstern, effroyable créature, avant d'ordonner le départ. Bientôt, lui et ses hommes disparurent dans la brume, délaissant Phéandrill à son propre destin.
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Message  Phéandrill Jeu 14 Juin - 12:25

Julian et ses troupes étaient repartis en chasse, ne laissant derrière eux qu'un soupir de leur passage aux pieds fatigués du jeune prince et de sa fidèle compagne, Xylopth. La créature démoniaque, mi-loup, mi-corbeau, tout droit sorti des profondeurs difformes des royaumes du chaos, attendait sagement aux pieds de son maître les prochaines directives, mais sans une once de compassion pour sa douleur. Phéandrill était au bout du rouleau. Ses échecs répétés depuis la première invasion d'Arden, la perte de sa mère et de sa demi-soeur, et les nombreuses défaites du Cercle d'Or avaient sérieusement mis à l'épreuve son courage et ses forces. Mais les dernières paroles de Julian, son père et son général, s'étaient abattu comme un coup de grâce sur ses épaules accablées. Maintenant recroquevillé sur lui même, sa longue natte tombant le long de sa veste comme une algue malade, et le visage rouge de colère et humide de désespoir, Drill ressassait avec honte ces mots de Julian : "tu n'es pas vraiment un soldat...".

¤ Qui suis-je, au fond, face à la myriade d'univers qui me sépare de la vérité et du pouvoir de la céleste Ambre ? Fou ici, soldat ou chien...qu'importe au fond que mon géniteur soit un roi parmi les rois...je reste ce que je suis...une poussière informe et sans but dans le maelström de vouloir qui agite la Grande Ambre et ses ombres. ¤

Les minutes puis les heures filèrent au dessus de leur têtes immobiles. Un siècle aurait pu s'écoulé sans que le jeune ambrien ne réagisse. Mais il en fut autrement. Curieusement, comme toutes les oeuvres du hasard le sont, ce fut la bête qui rompit la première le silence :

- J'ai faim, dit elle simplement !

Drill eu un sursaut. Et soudain, comme une averse vient rompre la monotonie sourde d'une après-midi d'été, il s'esclaffa d'un rire rauque et lent d'abord, puis coloré de rouges et d'oranges jusqu'à vibrer d'une rage et d'une force tonitruante. On aurait dit le rire d'un fou. Même le démon qui l'accompagne eu un frisson. Il se releva d'un trait et se tourna avec vigueur vers Xylopth. Un sage aurait remarqué un profond changement dans son regard. Et son tatouage maori qui recouvrait entièrement son visage ajoutait à l'horreur du moment. Il s'exprima alors en ces termes :

- Quelle bonne idée que tu as là, ma fidèle créature, allons donc mâcher la vie à pleine dent...je connais un endroit comme nul autre dont tu me dira des nouvelles ! Et sur ces mots le nouveau Drill saisi dans sa besace l'atout de son souhait et en actionna le passage...
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Message  Phéandrill Jeu 14 Juin - 15:57

Que représente une vie comparé à l’infini diversité de l’univers ? Une poussière dans l’océan. Pourtant ce qu’il m’a été donné de vivre résonne et résonnera encore et toujours, aux tréfonds des sols, aux confins des cieux, par delà le temps et l’existence. Tout a commencé à mon 12ème cycle, durant le grand chamboulement de la Guerre des Neufs Royaumes, quelques part dans la vaste caverne de la Mer Intérieure…

Il faisait chaud. Lourd. L’oxygène nous manquait. Le sel présent dans l’air nous brûlait presque la gorge et les poumons. Et le stress de la menace imminente paralysait nos membres et nos consciences. La vigie nous avait annoncé un quart d’heure auparavant la proximité des pirates. Et aussitôt dit un brouillard chaud s’était abattu sur les flots, aveuglant tout l’équipage. Pire encore, en ces eaux reculées de la Mer Intérieure, l'unique source de lumière provenait des algues phosphorescentes qui peuplent les fonds. En plus de cela, les eaux étaient peu profondes, compliquant les manœuvres, et le ciel haut de trois ou quatre étages seulement rendait possible une attaque aérienne. En bref, c’était le lieu et le moment idéal pour un abordage. Le navire avançait à tâtons, la grande vergue descendue. S’était un deux mâts de facture simple en apparence. Mais le Papillon de Mer, comme on l’appelait, ne manquait pas de ressources. Argus Borgia, son guide, son maître et son cœur était un marin averti, un guerrier réputé et un fin stratège. Nous autre qui l’accompagnions lui étions fidèles corps et âme. De plus, nous transportions un atout de poids à notre bord, un prototype de canon à vapeur à double chambre, autant dire un engin de guerre redoutable en ce temps là. Le silence paru durer une heure. Et soudain un premier coup de feu retentit à tribord, en réponse duquel une vingtaine d’autre jaillirent d’un recoin sombre du ciel de pierre.

- A L’ABORDAGE, crièrent les pirates de concert.

Les plombs fusèrent sur le pont abattant deux des nôtres et en blessant quelques uns, puis des grappins jaillirent en nombre de bâbord pour nous prendre en tenaille. Nous restâmes figés un moment. Mais Argus, la tête froide, nous réveilla aussi sec de son cri de guerre :

- A bâbord, FEU MATELOTS !

Nous répondîmes sur les premières silhouettes à filer sur les câbles maintenant tendus entre ciel et mer. Mais notre capitaine n’avait pas le temps de s’attarder dessus. Il courrait déjà vers le canonnier en le pressant d’ouvrir le feu sur la proue qui se détachait de la brume à tribord. Fort heureusement pour nous, le fin stratège qu’il était brillait aussi d’une vivacité d’esprit et d’un œil de lynx. Notre riposte fit mouche et la première vague fut maîtrisée juste à temps pour accueillir la suivante à l’épée. Et puis le Docteur, comme nous l’appelions, qui avait la charge de notre précieux canon, tira en plein dans la coque, brisée sur le coup ! Un grand « ourra » résonna parmi l’équipage du Papillon. La mêlée fit rage un moment. D’où j’étais, caché dans des cordages près du poste de pilotage, je pouvais observer l’essaim de démons qui s’affrontait à tribord au corps à corps et les quelques fusils qui s’efforçaient de couvrir à bâbord les tirs des pirates perchés dans les hauteurs. Mon jeune âge ajoutait à l’héroïsme du moment. L’équipage faisait maintenant face à une multitude de cibles qui l’encerclaient de toute part et pourtant restait invinciblement dressé au milieu. Une fois les ordres donnés au reste de l’équipage notre cher capitaine gagna vite la mêlée abattant un premier au pistolet et tranchant un second d’un revers de son sabre. On aurait dit un tigre. Les rares qui osaient l'affronter tombaient comme des mouches. Enfin un second coup de canon retentit et vint cette fois s’exploser sur le pont adverse fauchant l’herbe sous le pied de la troisième troupe d’assaut. Les pirates blêmirent tous avant de battre en retraite comme des dératés. Il faut dire que leur capitaine et son commandement avaient été réduits en poussière en un clin d’œil. Et la suite coulait de source.

Après une demi-heure à combattre les plus téméraires le navire pirate s’écroua finalement sur le fond et les quelques survivants furent alignés sur le pont avant, mis en jougs, et dans l’attente de leur jugement. Argus s’approcha avec calme et humilité de nos prisonniers. Désignant du regard leur maître d’équipage, unique vestige du commandent adverse, il énonça ses conditions sur le ton directe et ferme qui accompagnait toujours ses paroles :

- L’esclavage ou la mort !

Ils hésitèrent un instant. Même s’ils savaient que la loi et la fortune étaient de notre côté. Puis leur maître d’équipage, Eirrîn comme nous l’apprendrons par la suite, rendit sa réponse en lâchant les armes. Et les autres suivirent. La brume se leva après une bonne heure passée à fouiller le champ de bataille et l’épave. La récolte était modeste. Les pirates avaient du tenter le tout pour le tout dans cette affaire. Même les provisions et la poudre se firent rares. Leur vaisseau, semblable au notre, apporta en revanche voilages et cordages de rechange. Je participais tout ce temps à l’ouvrage de mes petites mains. La tension passée faisait place aux félicitations et à la joie, à l’exception bien sûr de nos nouvelles recrues, et du rhum circulait ici et là. Gazzil, un troglodyte de notre équipage dont l’humeur festive et les talents de barde étaient réputés dans tous les Neufs Royaumes, jouait la chansonnette. Certain le reprenaient en cœur lors des refrains. D’autres battaient le rythme de leurs mains. Même Le Grognard, notre aîné à tous, dansait de son unique jambe. Et tous ainsi ce mettaient à l’ouvrage animés d’une étrange ivresse.

Une fois les préparatifs terminés, notre bon capitaine fit preuve de miséricorde et nous laissâmes nos prisonniers faire leurs adieux à leurs frères au cours d’une brève cérémonie funéraire. C'était peu de chose et pourtant, le temps d'un instant nous communions déjà au delà de nos différences. Le silence fut respecté un bon moment. Puis nous nous remîmes au travail. Et finalement, alors que nous nous apprêtions enfin à reprendre notre route, la vigie signala haut et fort l’approche lente d’une barque à 15° tribord. Ainsi commença mon aventure…ou plutôt « notre » aventure : là bas, dans cette barque, allongé comme un mort, vêtu d’un seul pagne de cuir, le corps blanchâtre couvert de blessures et les cheveux longs, sales et éparpillés sur son visage, gisait un homme…ou du moins ce qui y ressemblait. C’est ainsi que m’apparu pour la première fois le Mystérieux Voyageur.

Extrait du Journal d'un pirate de la Mer Interieur,
par Philibert Dafoe, édition des Neufs Royaumes, 36ème AGC
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